Le SIDA

Le SIDA
(Syndrome d'Immunodéficience Acquise)
(AIDS : Acquired Immune Deficiency Syndrom)

[?] Qu'est-ce que c'est ?

Le SIDA (Syndrome d'Immuno-Déficit Acquis) ou Sida correspond à un déficit immunitaire chronique induit par le virus VIH. (Virus de l'Immunodéficience Humaine), en anglais HIV (Human Immunodeficiency Virus).

Ce virus fait partie de la famille des rétrovirus et deux sérotypes ont été isolés: VIH1 et VIH2.

Ce déficit de l'immunité cellulaire provoque des manifestations cliniques diverses et nombreuses. La responsabilité du Sida dans ces troubles est apportée par la découverte dans le sang du malade :

  • Danticorps dirigés contre ce virus (sérodiagnostic) ;
  • Ou du virus lui-même.

Les principales affections faisant évoquer le Sida sont :

  • Une infection à germe opportuniste, c'est-à-dire un germe habituellement non pathogène et qui le devient chez un sujet dont les défenses immunitaires sont diminuées (ce qui est non seulement le cas dans le Sida mais aussi lors des traitements immunodépresseurs, etc.) ;
  • Le sarcome de Kaposi ;
  • Les lymphomes non hodgkiniens ;
  • La pneumonie interstitielle lymphoïde chronique chez l'enfant de moins de 13 ans.

Dans bien des cas, l'infection par le VIH, la primo-invasion, passe totalement inaperçue car il n'existe aucun symptôme. On parle de porteurs sains du virus.
A tout moment, l'évolution peut se faire vers le Sida déclaré.

[?] Epidémiologie

L'être humain est le seul réservoir de virus.
Le virus est transmis par les sujets infectés.

Le virus a été isolé en 1983 à l'Institut Pasteur de Paris par l'équipe du Pr. Luc Montagnier.
Il y avait en 1997, sur 5 milliards 840 millions habitants, près de 31 millions de personnes séropositives ou atteintes du sida dans le monde dont près de 6 millions infectées durant l'année. On estime qu'il y a plus de 40 millions de porteurs du virus en l'an 2000.

La transmission sexuelle de l'infection par le VIH est un mode fréquent de dissémination du virus. La transmission du virus peut s'effectuer au cours des rapports hétérosexuels ou homosexuels, quel que soit le mode de pénétration en cause.

Les homosexuels masculins

Les homosexuels masculins forment un groupe à risque très important. Un certain nombre de facteurs augmente le risque dans cette population :

  • Des partenaires multiples ;
  • Des partenaires atteints du Sida ou à sérodiagnostic positif;

La muqueuse anale, très fragile, est facilement lésée lors des rapports anaux (sodomie) et le virus passe facilement du sperme dans la circulation sanguine.

L'utilisation de préservatifs masculins réduit de plus de 90% le risque de transmission du virus.

Les hétérosexuels ayant eu des contacts sexuels avec des sujets appartenant à un groupe à risque élevé

La muqueuse vaginale est plus solide mais peut devenir perméable au virus en cas d'infection locale aiguë ou chronique (vaginite etc.). Le virus est également présent dans les sécrétions vaginales. La transmission du VIH par rapports hétérosexuels exclusifs est donc tout à fait possible et c'est la règle dans les pays en voie de développement. Les rapports génito-buccaux ne sont pas dénués de risque.

Les toxicomanes par voie intraveineuse

La transmission du Sida chez les toxicomanes est très fréquente. Elle s'explique par le partage des seringues et des aiguilles contaminées.

L'utilisation de matériel à usage unique ou la stérilisation, même relative, du matériel permet une réduction très importante de la transmission.

Le Sida des transfusés

Une transfusion avec du sang contaminé entraîne un risque de transmission du VIH. Ce risque est d'autant plus élevé que les transfusions ont été nombreuses, et les hémophiles sont particulièrement exposés.

Le personnel soignant médical ayant subi des blessures accidentelles avec du matériel souillé ayant préalablement servi à faire des prélèvements chez des sujets infectés par le VIH risque d'être contaminé. La contamination peut exceptionnellement se faire par voie transcutanée en cas de lésions de la peau.

Les préparations d'immunoglobulines injectables (gamma-globulines etc) n'ont jamais représenté, du fait de leur mode de fabrication, un risque de transmission du virus.

Le Sida chez l'enfant

La transmission de la mère à son foetus du HIV est le risque exclusif de contamination de l'enfant. 20% des enfants nés de mère séropositive sans symptôme sont infectés par le virus dans les pays occidentaux. Le risque est de 30 à 40% en Afrique (ce fait est lié aux maladies sexuellement transmissibles associées, non traitées, fréquentes en Afrique, qui facilitent la transmission virale).

Tous les enfants nés de mère séropositive sont séropositifs à la naissance du fait du passage des anticorps de la mère dans le sang de l'enfant. Lorsqu'ils ne sont pas infectés, les nourrissons deviennent séronégatifs vers 15 ou 18 mois. Les nouvelles techniques de détection du DNA après amplification permettent de poser le diagnostic précocement vers 3 mois. Chez l'enfant, la maladie évolue lentement sur une dizaine d'années dans 75% des cas. L'évolution est plus rapide (moins de 5 ans) chez 20% des enfants.

Il existe un risque de transmission du VIH par le lait maternel (risque de 15% selon l'OMS). On déconseille l'allaitement maternel en Europe lorsque la mère est séropositive ou atteinte de sida symptomatique. En Afrique, l'allaitement maternel reste par contre recommandé car les risques de son abandon (malnutrition) sont supérieurs à ceux de sa poursuite.

Les symptômes provoqués par le Sida chez le nouveau-né et le nourrisson sont comparables à ceux entraînés par les déficits immunitaires congénitaux ou aux infections néonatales graves.

Cliniquement, les premiers symptômes apparaissent vers 6 mois : ganglions axillaires, gros foie, grosse rate. Les infections bactériennes ORL et pulmonaires sont fréquentes. Les infections opportunistes sont aussi variées que chez l'adulte mais la toxoplasmose est exceptionnelle. Les troubles neurologiques spécifiques sont possibles : hypertonie, arrêt et régression des acquisitions psychomotrices.

La pneumopathie interstitielle est fréquente.

Les lymphomes et sarcomes de Kaposi sont très rares.

Aucun cas de contamination d'enfant n'a été mis en évidence en dehors de la période périnatale. C'est dire que l'enfant atteint de Sida ne peut le communiquer à d'autres enfants ni à ses parents. De même, les parents atteints ne peuvent transmettre le Sida à leur enfant en dehors de la période périnatale.

Les personnes vivant au contact quotidien avec des malades atteints du Sida ne risquent pas de contamination quand les contacts sont non sanguins et non sexuels.

L'usage commun de vaisselle, les piqûres d'insecte, ne présentent pas de danger