La rate, son rôle et les effets de son ablation

La rate, son rôle et les effets de son ablation




Le rôle de la rate.

Le rôle de cet organe n'est pas encore bien connu. On retiendra que la rate a un rôle dans l'épuration sanguine. Elle capte aussi bien les germes que les cellules vieillies ou dégénérées. Elle en assure ensuite l'élimination.
Ce rôle est favorisé par la structure de l'organe. Le sang circule dans une multitude de petit vaisseaux entourés de cellules de défense (cellules lymphoïdes dans la pulpe blanche formant des manchons périartériolaires ou follicules de Malpighi, et phagocytes dans la pulpe rouge). Ces cellules repèrent les bactéries et les cellules altérées, fabriquent des anticorps et les détruisent.



Les troubles liés à la pathologie splénique (c'est à dire de la rate)


Troubles liés aux trop grosses rates.

Dans un certain nombre de maladies, la rate peut grossir, on parle de splénomégalie. On décrit lors des splénomégalies des phénomènes d'anémie. Cette anémie, inconstante, pourrait être liées à deux mécanismes :
-un mécanisme de destruction des cellules saines et en particulier des hématies (ou globules rouges), les cellules de défenses détruiraient dans la rate des cellules saines de passage.
-un mécanisme de séquestration sanguine. La rate, de par son volume, garderait en stock une partie importante de la masse sanguine, d'où une anémie "relative", c'est à dire que la masse de sang séquestrée dans la rate apparaît comme un manque pour le reste de l'organisme.

Troubles liés à l'ablation de la rate.

Après ablation d'une rate, accident ou traitement, on constate une augmentation passagère des plaquettes et des globules blancs. La rate a aussi pour rôle d'épurer le sang des bactéries et des cellules vieillies. Les conséquences de l'ablation vont tourner autour de cela.
On voit apparaître durant la période qui suit l'ablation (3 semaines), des phénomènes thrombo-emboliques (phlébite) plus fréquents que dans le reste de la population. La mise sous anticoagulants est donc de rigueur jusqu'à normalisation du taux de plaquettes, ces dernières étant les principales responsables de ces accidents. Le traitement préconisé est la mise en post opératoire sous anticoagulants.

On voit également des poussées infectieuses sévères d'évolution extrêmement rapide (fulminante) plus fréquemment que dans la population normale. Ces septicémies s'accompagnent souvent de troubles de la coagulation visibles par la présence d'hématomes cutanés (CIVD). Elles peuvent survenir plusieurs années après la splénectomie. Le principal germe en cause est le pneumocoque. Le traitement passe par l'antibiothérapie efficace lors de la septicémie, mais aussi en prévention par le vaccin anti-pneumocoque.

Les leucémies aiguës.

Les leucémies aiguës.



Généralités.

Nous vous conseillons, pour une meilleure compréhension, de lire au préalable l'article sur "les leucémies".

Les leucémies aiguës sont les leucémies qui, à la biopsie médullaire, révèlent plus de 50% de blastes, c'est à dire de cellules jeunes et immatures. Ces leucémies étaient dites "aiguës" car en l'absence de traitement, la mort survient en quelques semaines. Actuellement, grâce aux chimiothérapies, on obtient des rémissions longues et des guérisons.

On distingue deux grandes variétés de leucémies aiguës, fonction de la souche cellulaire à l'origine de la prolifération blastique:
-les leucémies aiguës lymphoblastiques
-les leucémies aiguës myéloblastiques.
Le type de cellule en cause va proliférer dans la moelle osseuse. Elle va l'envahir au détriment des autres cellules souches. La symptomatologie sera donc une carence touchant les autres éléments fabriqués par la moelle osseuse : plaquettes, hématies, autres variétés de globules blancs, avec les conséquences qui en découlent: saignements et hématomes, anémies, infections.


Les facteurs favorisants.

Certains facteurs favorisants sont maintenant bien repérés dans la survenue de leucémies aiguës:
-les radiations ionisantes (Tchernobyl)
-certains produits chimiques "aromatiques" comme le benzène
-certaines chimiothérapies à très forte dose
-les déficits immunitaires (SIDA)
-certaines anomalies chromosomiques (trisomie, Klinefelter)
-les autres syndrome myéloprolifératifs: leucémie myéloïde chronique, maladie de Vaquez, splénomégalie myéloïde...)


Manifestations cliniques.

Les patients consultent pour une fièvre ou une fatigue, ou pour l'apparition de ganglions. L'examen clinique va montrer un ou plusieurs des signes suivants : anémie avec pâleur et tachycardie (pouls cardiaque rapide), hématomes, ganglions, grosse rate (splénomégalie), gros foie (hépatomégalie).
Les examens biologiques et en particulier la numération formule sanguine, vont montrer une anémie, une thrombopénie (manque de plaquettes), des formes anormales blastiques de certains globules blancs. Ces signes peuvent être au début partiels ou frustres.
Le myélogramme (ponction médullaire osseuse) va préciser le diagnostic.


L'évolution.

L'évolution se fait favorablement sous chimiothérapie, au prix de complications passagères. Ainsi on surveillera particulièrement l'aggravation constante des autres lignées sanguines médullaires sous l'effet de la chimiothérapie: anémie justifiant d'une transfusion, baisse des cellules de défense nécessitant une couverture antibiotique ou la mise en chambre stérile, multiplication des hématomes avec raréfaction passagère des plaquettes.
On peut aussi voir apparaître des crises de gouttes, des lithiases urinaires liées à la destruction tumorale et son élimination. Le taux de calcium peut aussi fluctuer de façon conséquente.

En cas d'échec ou de reprise évolutive de la maladie, il est possible d'envisager des greffes de moelle osseuse. C'est un traitement lourd qui consiste à détruire la moelle pour la remplacer par une greffe de moelle saine. La greffe permet parfois la guérison, dans les mauvais cas, elle augmente la durée de la rémission.

Le pronostic.

Il est meilleur pour les leucémies lymphoïdes aiguës que pour les leucémies myéloïdes aiguës.
Il y a entre 60 et 95% de rémission complète après la première cure de chimiothérapie.


La hernie discale

La hernie discale



Un peu d'anatomie pour comprendre.




Entre chacune des vertèbres se trouve un disque ; ce disque est constitué d'un anneau fibreux, contenant un gel : le Nucléus Pulposus.



L'ensemble sert d'amortisseur.
En effet, les liquides ou les gels comprimés ont la propriété de répartir dans toutes les directions les forces qui s'exercent sur eux, de ce fait, les pressions répercutées sur l'étage inférieur sont moindres.
L'anneau fibreux subit donc des contraintes exercées par le Nucléus Pulposus ; contraintes résultant des forces transmises par l'étage superieur.
Lors d'un traumatisme aigu, ou des traumatismes de faible importance mais répétés ou a cause d'un tissu conjonctif de mauvaise qualité, l'anneau fibreux peut se fissurer et creer une lésion du disque en général aigue et très douloureuse.
Dès que les pressions sont suffisantes, le gel constituant le Nucléus peut sortir du disque par cette fissure : c'est ce qu'on appelle la Hernie Discale.

Cette Hernie Discale peut se produire dans n'importe quelle partie du disque.



Elle n'a toutefois de conséquences cliniques que si elle se produit vers l'arrière en direction soit des racines nerveuses, soit de la moèlle épinière.
En général, la fissuration du disque se traduit par lumbago anormalement douloureux et trainant.
La Hernie Discale se traduit par des signes de compression sur les structures nerveuses voisines (sciatique, cruralgie, syndrome de la queue de cheval, névralgie cervico-brachiale).


Polymyosite et dermatomyosite

Polymyosite et dermatomyosite



Ce sont des affections musculaires touchant surtout la racine des membres et qui entrent dans le cadre des maladies auto-immunes ou connectivites (voir notre article à ce sujet). La gravité et l'évolution sont variables. La présence de lésions de la peau différencie la dermatomyosite de la polymyosite.

Les signes :

*Douleurs musculaires (myalgies) dans un cas sur deux, avec surtout une diminution progressive de la force des muscles des ceintures (épaules, hanches, cuisses) et du cou, avec douleurs à la pression, augmentation de leur volume parfois véritable oedème.
L'atteinte des muscles de la face et de la gorge peut se traduire par des difficultés de déglutition, une chute des paupières, une vision double (diplopie). Plus tardivement peut survenir une fibrose avec rétractions musculaires.
*Des signes cutanés sont présents dans 50 % des cas, on parle alors de dermatomyosite : Il s'agit de rougeur du visage (teinte lilas) surtout autour des orbites avec gonflement des paupières, de rougeurs avec desquamation au niveau des membres en particulier aux mains.
*Des atteintes articulaires inflammatoires, un phénomène de Raynaud, une fièvre, un amaigrissement sont possibles.
*Les atteintes cardiaques (myocardite) ou pulmonaire (pneumopathie interstitielle) peuvent être graves.
*Dans 15% des cas, la dermatomyosite est associée à un cancer et guérit avec son exérèse (on parle alors de syndrome paranéoplasique).
*La polymyosite peut être associée à d'autres connectivités, ce qui montre la parenté de ces diverses maladies.

Les examens :

Syndrome inflammatoire d'importance variable.
Parfois anticorps antinucléaires.
Elévation des enzymes musculaires (CPK, aldolase, transaminases, LDH).
Des signes d'atteinte myogène sont objectivés par l'électromyographie
La biopsie musculaire (examen microscopique d'un prélèvement de muscle) affirme le diagnostic en montrant des lésions musculaires caractéristiques.

Le traitement :

Il repose essentiellement sur la corticothérapie, très efficace.
En cas d'échec elle peut être associée aux immunodépresseurs (méthotrexate, azathioprine) voire aux échanges plasmatiques.

Périartérite noueuse

Périartérite noueuse



Elle entre dans le cadre des maladies auto-immunes ou connectivites (voir notre article à ce sujet).
C'est la paroi des artères de petit et moyen calibre qui est atteinte entraînant un manque d'oxygène voire la mort des tissus irrigués par ces artères.
Ceci explique que les symptômes de la maladie sont très divers et fonction des artères touchées. On parle de vascularite.
La périartérite noueuse est la plus fréquente des vascularites, les autres vascularites sont pour les principales : la maladie de Horton, l'angéite granulomateuse (Churg et Strauss), le purpura rhumatoïde, la maladie de Takayashu, la maladie de Wegener et la vascularite d'hypersensibilité.

Observée à tout âge, surtout chez l'homme, c'est une maladie sévère, qui peut être mortelle. Le traitement en permet la guérison environ 2 fois sur trois.
Certaines formes semblent liées à une infection virale (virus de l'hépatite B, parfois de l'hépatite C, le parvovirus B19, le cytomégalovirus...)

Les signes les plus évocateurs sont cutanés (1 cas sur 4) : nodules sous-cutanés, livedo reticularis (vaisseaux bleutés visibles à travers la peau comme en cas d'exposition au froid), ulcérations et gangrène des extrémités.
Une atteinte des nerfs périphériques (multinévrite sensitivo-motrice par ischémie) est très fréquente : paralysie, diminution de la force musculaire, trouble de la sensibilité, douleurs musculaires (mollets en particulier).
L'atteinte du système nerveux central est rare mais possible.
Arthralgies, polyarthrite subaiguë ou chronique possibles.
De même que douleur ou sensibilité testiculaire non due à une infection ou à un traumatisme.
L'atteinte des reins est constante et fait la gravité de la maladie : Sang et protéines dans les urines, insuffisance rénale avec hypertension artérielle sévère.
Le tissu cardiaque peut être concerné d'où infarctus, péricardite.
De même pour les organes digestifs avec douleurs abdominales, hémorragies et perforations gastriques ou intestinales.
Au niveau des poumons, la périartérite noueuse peut être responsable de pleurésie, d'asthme.
Parallèlement l'état général du malade est très atteint avec fatigue, amaigrissement.

Les examens vont montrer un syndrome inflammatoire biologique sévère (accélération de la VS, augmentation des alpha 2 et gammaglobulines, de la CRP).
L'artériographie (rénale par exemple) montre des dilatations anévrysmales (sorte de petites hernies dans la paroi du vaisseau)
La biopsie neuromusculaire, cutanée ou rénale met en évidence une vascularite inflammatoire avec nécrose, dilatations anévrysmales et thromboses.

Le traitement repose sur les corticoïdes à fortes doses, voire les immunodépresseurs, parfois aux plasmaphérèses (échanges plasmatiques) en cas d'hépatite B.

La maladie de Horton

La maladie de Horton



C'est une maladie de la femme (2/3 des cas) après 55 ans et surtout vers 70-80 ans.
C'est une maladie artérielle atteignant l'aorte et ses branches avec une prédilection pour l'artère temporale (d'où l'autre nom de la maladie : Artérite temporale).
La cause est mal connue mais probablement auto-immune (infiltration à cellules géantes de l'artère).
Le risque majeur de la maladie est la cécité (perte de la vision) qui peut être brutale et même inaugurer la maladie.

Plus souvent, elle débute par des maux de tête superficiels du front et des tempes unis ou bilatéraux, avec fièvre, amaigrissement et fatigue. L'artère temporale peut être dure et battante.
Selon le territoire artériel touché il peut exister d'autres signes neurologiques ou ORL, parfois existent une douleur de la mâchoire lors de la mastication ou encore des douleurs du cuir chevelu.

Biologiquement existe un syndrome inflammatoire souvent majeur (augmentation de la vitesse de sédimentation, de la CRP etc...).

Des anomalies visuelles signent l'imminence de l'atteinte du nerf optique et donc de la cécité.
Le traitement est une urgence et comprend anticoagulant et corticoïdes qui seront progressivement diminués sur 18 à 24 mois.
Le diagnostic de certitude repose sur la biopsie de l'artère temporale qui montre des signes typiques dans 80% des cas.

La maladie de Horton est souvent associée à une pseudo-polyarthrite rhizomélique (PPR), à tel point que pour certains auteurs il s'agirait de la même maladie :
La PPR est caractérisée par des douleurs articulaires et musculaires d'abord des épaules puis des hanches, uni ou bilatéral et surtout inflammatoires (douleurs nocturnes, etc). Elle peut simuler une polyarthrite mais il n'y a pas de destruction articulaire à la radio.
L'intérêt du diagnostic est la guérison sous corticoïdes.

Les maladies auto-immunes

Les maladies auto-immunes



Il s'agit d'un ensemble de maladies très différentes dans leur expression clinique (les symptômes) et dans les organes intéressés, mais qui ont en commun le même mécanisme : le système immunitaire du malade s'attaque à certains constituants de son propre hôte (le soi) comme s'ils étaient des substances étrangères, il produit alors des anticorps dirigés contre le soi (auto-anticorps). Il s'agit en quelque sorte d'une autodestruction partielle.
Les anticorps sont fabriqués par des cellules appelées lymphocytes B. eux-mêmes sont sous la dépendance des lymphocytes T inducteurs (helper). Il existe donc un défaut du contrôle immunorégulateur des lymphocytes T.
cela peut se produire lorsque le système immunitaire est en contact avec certains micro-organismes ou avec certains médicaments dont les antigènes ont une parenté avec les antigènes du soi, on parle de mimétisme moléculaire : en se défendant contre ces antigènes, le système immunitaire va aussi s'attaquer au soi.
Dans les maladies auto-immunes il se produit le même phénomène mais sans cause apparente.
Des facteurs génétiques sont à l'évidence en jeu puisque de nombreuses maladies auto-immunes sont associées à un groupe tissulaire particulier (les groupes tissulaires sont aux tissus de l'organisme ce que sont les groupes sanguins aux globules rouges) : certains types DR et polyarthrite rhumatoïde par exemple.
Liste non exhaustive des maladies auto-immunes
*On y retrouve les maladies de système (ancienne dénomination) et aussi les collagénoses : les lésions sont provoquées par des anticorps dirigés contre le collagène.
*Elles ont en commun :
- la présence d'auto-anticorps.
- l'absence de médicaments ou d'infection susceptibles d'induire des anticorps.
-3 types d'anticorps: antinucléaires, anticytoplasmiques ou antimembranaires.

*Les maladies concernées :

Maladie de Basedow (hyperthyroïdie).
Thyroïdite chronique de Hashimoto (hypothyroïdie).
lupus érythémateux disséminé (LED)
Syndrome de Goodpasture
pemphigus.
Myasthénie.
Diabète par insulinorésistance.
Anémie hémolytique auto-immune.
Purpura thrombocytopénique auto-immun.
Polyarthrite rhumatoïde.
Sclérodermie.
polymyosite et dermatomyosite.
Anémie de Biermer.
maladie de Gougerot-Sjšgren
Glomérulonéphrite.
Certaines stérilités.
maladie de Wegener
maladie de Horton
périartérite noueuse et le syndrome de Churg et Strauss.
Maladie de Still.
Polychondrite atrophiante.
Maladie de Behçet.
Et aussi très probablement d'autres maladies comme
Sclérose en plaques (SEP)
Spondylarthrite
Maladie de crohn

Les leucémies chroniques.

Les leucémies chroniques.



Les leucémies chroniques les plus fréquentes sont les leucémies lymphoïdes chroniques et myéloïdes chroniques. Elles concernent respectivement les globules blancs dits "lymphocytes" et les globules blancs dits "polynucléaires". On rencontre également des leucémies à tricoleucocytes qui sont la variété "B" des lymphocytes, et des leucémies myélomonocytaires qui concernent les globules blancs dits "monocytes". Toutes ces cellules sont retrouvées dans la prise de sang de base (numération formule sanguine).

Dans ces leucémies chroniques, le nombre de cellules blastiques retrouvées dans la ponction de moelle est inférieur à 50%. La terminologie "chronique" traduit le fait qu'en général ces maladies se prolongent plus que les leucémies aiguës, mais ce n'est pas une règle absolue.

La leucémie lymphoïde chronique.

Cette forme touche essentiellement le sujet de plus de 50 ans. Elle est souvent de découverte fortuite, lors d'un bilan biologique systématique. Le diagnostic est évoqué devant des ganglions multiples, une grosse rate, un gros foie, un amaigrissement. Parfois, il existe des placards rouges violacés multiples sur la peau.
Plus rarement, il peut y avoir des fractures osseuses spontanées sur une déminéralisation anormale (perte de calcium), des saignements digestifs, des polynévrites (sensations de fourmillements et perte de force par atteinte des nerfs).

La numération formule sanguine va montrer un excès de globules blancs (20.000 et plus). Cet excès concernera exclusivement les formes dites "lymphocytes". La biopsie médullaire confirme le diagnostic de leucémie lymphoïde chronique, mais la prise de sang est à elle seule souvent suffisante pour affirmer le diagnostic. (Une fois éliminée une maladie infectieuse).

L'évolution est très variable d'un individu à l'autre. Les désordres immunitaires font que ces patients sont plus sensibles aux infections de toutes natures. Des manques de globules rouges (anémies) ou des manques de plaquettes (thrombopénie) peuvent survenir. On constate aussi plus fréquemment que dans le reste de la population, l'apparition d'autres cancers. La survenue de calculs urinaires par excès d'acide urique n'est pas rare.

Les traitements.
Beaucoup de leucémies lymphoïdes chroniques n'évoluent pas. La surveillance et l'abstention thérapeutique est donc fréquente.
Les traitements en cas de formes évolutives sont les chimiothérapies, la radiothérapie (rate ou ganglions volumineux), les corticoïdes, la splénectomie (ablation de la rate). Les indications des différents traitements sont spécialisées, fonction des formes cliniques et des complications.

La leucémie myéloïde chronique.


Cette leucémie chronique touche essentiellement les globules blancs appelés polynucléaires ou leucocytes ou granulocytes. Ils sont anormalement abondant et prédominant sur la formule sanguine.
Cette affection touche essentiellement l'adulte entre 30 et 50 ans. Il existe quelques cas chez l'enfant. L'homme est plus fréquemment touché que la femme.

La découverte de cette maladie peut être fortuite, à l'occasion d'une prise de sang. Le plus souvent, comme pour la leucémie lymphoïde chronique, un amaigrissement, une fièvre, la découverte de ganglion, d'un grosse rate, d'un gros foie, un saignement digestif, vont amener le bilan sanguin qui orientera vers le diagnostic.
Très schématiquement, on peut reprendre tout le tableau clinique de la leucémie lymphoïde chronique. On notera une relative fréquence du priapisme (érection douloureuse persistante), assez évocatrice de cette maladie.


Le bilan biologique va amener la spécificité de cette maladie. La numération formule sanguine montrera une prédominance de leucocytes en grande quantité. On peut y retrouver des formes immatures : les blastes.
Dans 95% des cas, on va retrouver le "chromosome Philadelphie". Il s'agit d'une mutation chromosomique sur les cellules de la moelle. Cet élément peut être très utile lors de formes débutantes, car il est spécifique de la maladie.

L'évolution peut se faire sur le mode d'une transformation en leucémie aiguë. L'anémie est fréquente ainsi que les hémorragies et les surinfections. L'infarctus de la rate est une complication d'évolution souvent simple.

Les traitements sont sensiblement les mêmes que la leucémie lymphoïde chronique. La maladie répond en général bien à la chimiothérapie, mais les rechutes sont fréquentes avec un risque de résistance important aux nouvelles cures de chimiothérapie.

Traitement des sténoses coronariennes

Traitement des sténoses coronariennes



La sténose coronarienne est une obstruction incomplète d'une artère irriguant le coeur (voir l'article sur l'athérosclérose).
Dans certains cas, en plus d'un traitement médicamenteux, il est possible d'intervenir directement sur cette sténose, soit par un (ou plusieurs) pontage aorto-coronaire soit par angioplastie transluminale

Le pontage aorto-coronaire :

Il consiste à « shunter », à court-circuiter la sténose par mise en place d'un « pont » entre l'aorte et l'artère touchée en aval de la sténose. On utilise pour ce faire soit une veine de la jambe (saphène interne) soit une artère peu utile (mammaire interne).



L'intervention chirurgicale dure environ 4 heures suivie de 15 jours d'hospitalisation et d'une réadaptation à l'effort de 2 mois environ.
Bien sûr, ce pontage ne dispense pas le malade d'un minimum d'hygiène de vie, d'un traitement et d'un suivi régulier par la suite.

L'angioplastie transluminale :

Avantages : pas d'anesthésie sauf locale, pas de cicatrice, hospitalisation courte.

Inconvénients : risque d'embols ou de lésion artérielle pendant le geste, de resténose après.

Elle consiste à écraser la plaque d'athérome avec un ballonnet que l'on gonfle jusqu'à retrouver un diamètre artériel optimal.
Pour ce faire, on « monte » le ballonnet avec un cathéter à partir d'une ponction d'une artère comme la fémorale (dans l'aine), on le suit sur écran (amplificateur de brillance) grâce à l'injection de produit de contraste permettant de visualiser la position et le gonflage du ballonnet. Il est possible de mettre en place en même temps un stent, qui est une prothèse destinée à éviter une resténose ultérieure.



Les varices des membres inférieurs

Veines et varices



Généralités et physiologie

Les veines désignent les vaisseaux qui ramènent le sang au coeur. Ces vaisseaux contiennent du sang chargé de gaz carbonique et des déchets de dégradation du fonctionnement cellulaire. Leurs parois sont beaucoup plus élastiques et souples que les artères, elles peuvent donc se dilater et gonfler de façon importante. En se gonflant, elles peuvent même constituer un réservoir important de sang.
Il n'y a pas de muscle dans les parois de ces vaisseaux. Lorsque les veines montent vers le coeur, il faut donc des mécanismes qui oblige le sang à monter malgré le phénomène de pesanteur (ou de gravitation). Les veines sont donc des tuyaux dans lesquels, de façon serrée, des poches en forme de nid de pigeon ou de godet sont remplies par le sang et l'empêche de redescendre. Lorsque les muscles se contractent, les poches sont écrasées et vidées de leur sang qui remonte faute de pouvoir descendre., A chaque contraction, le sang monte un peu jusqu'au coeur. Le vide pulmonaire lors de l'inspiration participe aussi à la remontée du sang en l'entraînant vers les zones de moindre pression, le sang est siphonné vers la zone de moindre pression, donc vers les poumons.

Quand ces vaisseaux sont abîmés, on utilise pour les désigner le terme de varices.


Les varices.
Les varices sont des veines qui voient leurs poches en nid de pigeon détruites. Dans ce cas, le sang n'est plus retenu et redescend ou stagne vers le bas au lieu de monter. Comme les veines sont très élastiques, elles gonflent, deviennent volumineuses et exubérantes. Ces lésions sont irréversibles.
Ce mécanisme est particulièrement visible lorsque les gens changent de position. Allongés, les varices et veines sont à peine visibles sur les jambes. Lorsque la personne se relève, les varices vont gonfler instantanément. Compte tenu du volume de sang qui redescend alors dans les jambes, on assiste même parfois à des baisses de tension avec étourdissement ou "trous noirs".
Les varices sont des veines en souffrance. Il n'est pas rare qu'elles présentent des réactions inflammatoires qui se compliquent de phlébites, paraphlébites et embolies.

Les phlébites et paraphlébites.
Les phlébites et paraphlébites sont des caillots de sang qui vont obstruer une veine respectivement profonde ou superficielle. L'hémorroïde est une sorte de phlébite. La veine va devenir douloureuse aussi bien à la marche qu'au repos pour un membre inférieur. La jambe sera le plus souvent chaude, rouge et gonflée.
Les phlébites et paraphlébites sont favorisées par la stagnation du sang, donc par les varices et l'immobilité (avion, train, voiture), mais aussi par des agressions comme les coups de soleil, les infections locales, la déshydratation.

Si une phlébite touche une veine profonde, abdominale par exemple, elle sera indolore et ne se manifestera que par une embolie pulmonaire. Ce phénomène rare arrive après les interventions, c'est la raison pour laquelle on fait des piqûres d'anticoagulants.

Les embolies pulmonaires.

C'est la migration d'un caillot d'une phlébite vers les poumons. L'accident peut être mortel, d'où l'importance de la prévention des phlébites.

La tétralogie de Fallot.

La tétralogie de Fallot.



La tétralogie de Fallot est une malformation cardiaque complexe qui a la particularité de rendre les patients cyanosés, c'est à dire qu'ils ont un teint bleuté lié à la mauvaise oxygénation du sang.

Pour expliquer la malformation, il faut bien repérer que le ventricule droit envoie le sang veineux au poumon par l'infundibulum pulmonaire puis la veine pulmonaire. L'aorte envoie le sang du ventricule gauche vers le corps. Les deux ventricules sont séparés par une paroi appelée septum inter ventriculaire. Les racines des artères pulmonaires et aorte sont côte-à-cote, émergeant chacune de leur ventricule respectif. L'infundibulum pulmonaire est une zone musculaire du coeur qui sépare la racine de l'artère pulmonaire de la racine de l' aorte.

Dans la tétralogie de Fallot, le coeur "n'est pas fini". L'artère pulmonaire n'est pas assez développée, la paroi inter-ventriculaire est incomplète et inexistante sous les racines de l'aorte et de l'artère pulmonaire. L'aorte chevauche à la fois le ventricule gauche et le ventricule droit. En pratique, le sang arrive dans le ventricule droit. Le ventricule droit, en se contractant envoie aussi bien du sang veineux dans l'artère pulmonaire que dans l'aorte. Le sang artériel est donc un mélange de sang veineux, non oxygéné, et de sang artériel rouge, d'où l'aspect cyanosé des patients. Plus l'infundibulum pulmonaire est étroit ou plus l'artère pulmonaire est rétrécie, moins le sang passe dans le poumon et est oxygéné, plus la malformation est sévère et mal tolérée.

Le traitement.

Il est chirurgical. Initialement il y avait des interventions palliatives qui consistaient à faire un shunt entre une artère (aorte, sous clavière) et une artère pulmonaire. En amenant du sang artériel supplémentaire vers les poumons par le shunt, on augmentait le taux d'oxygénation du sang, on dilatait par la pression artérielle les vaisseaux pulmonaires, et on améliorait ainsi la situation.
Actuellement, sauf cas très particulier d'artères pulmonaires très serrées, on effectue le plus tôt possible une chirurgie totalement réparatrice. Cette chirurgie consiste à fermer la communication inter ventriculaire et à élargir l'infundibulum pulmonaire et les artères pulmonaires. Des communications inter auriculaires peuvent s'y associées. Elles sont fermées simultanément.
Les suites de la chirurgie sont très favorables car les moyens chirurgicaux et de surveillance ont évolué. Les principales complications sont les insuffisances pulmonaires et les troubles du rythme cardiaque. Non surveillées, elles peuvent être mortelles.
Les insuffisances pulmonaires tiennent au fait qu'en dilatant un infundibulum trop étroit, on fait perdre l'étanchéité de la valve pulmonaire située comme toute valve, à la racine de l'artère du même nom. Avec l'âge, cette fuite s'aggrave et le reflux de sang du poumon vers le coeur droit, fait travailler doublement le ventricule droit. Il s'en suit une dilatation, une fatigabilité et une insuffisance cardiaque droite. On surveille donc l'évolution de cette insuffisance, et si nécessaire, une fois adulte, on peut réopérer et placer une valve artificielle étanche.
Les troubles du rythme cardiaque. Ils sont fréquents car le tissu nerveux du coeur, en particulier le faisceau de Hiss passe par la région infundibulaire. L'intervention peut léser ce tissu. Ce tissu peut par lui-même être pathologique. Une grande partie des décès tardifs (adultes) ont été secondairement rapportés à cela. Actuellement les moyens d'éviter ces accidents sont pléthores (pile, traitements anti-arythmique). Tout le problème est d'accepter un suivi à vie.

Les personnes opérées d'une tétralogie de Fallot peuvent mener une activité sportive raisonnable. La surveillance et la limitation de cette activité, se font surtout autour de la possible insuffisance de la valve pulmonaire, si tant est que le problème ne soit pas réglé.

La maladie de Raynaud

La maladie de Raynaud



Il s'agit d'un trouble de la circulation au niveau des petites artères (artérioles) des extrémités (doigts le plus souvent mais aussi orteils, oreille, nez).
Ce trouble est dû à un resserrement des artérioles d'où diminution de leur calibre et manque d'oxygène en aval. Il est provoqué ou favorisé par le froid.
Ceci se traduit par un blanchiment de la peau (comme un doigt de mort) suivi après un temps variable d'un bleuissement, avant de reprendre une couleur plus sympathique.
La femme est beaucoup plus souvent atteinte.

Cet état peut être sans cause connue, il s'agit de la vraie maladie de raynaud, elle débute chez une femme encore très jeune.
Il peut débuter plus tard après 30 ans et a alors souvent une cause, on parle alors de syndrome de raynaud.

Il peut être dû :
A des médicaments : béta-bloquants, dérivés de l'ergot de seigle, etc..
A des mini-traumatismes à répétition : travail au marteau-piqueur et autres appareils vibrants, dactylos, clavier d'ordinateur, etc...
A des lésions loco-régionales : canal carpien, côte cervicale, hernie discale cervicale, etc..
A des maladies générales : cancers, maladies de système : surtout la sclérodermie et le lupus

En dehors d'un bilan à la recherche d'une cause, l'examen de base est la capillaroscopie unguéale (examen au microscope de la circulation artérielle sous un ongle) : elle sera normale en cas de maladie de raynaud et perturbé en cas de syndrome de raynaud secondaire.

Le traitement sera celui de la cause si elle existe.
Sinon on utilise des médicaments dilatant les vaisseaux : inhibiteur calcique, trinitrine percutanée voire ginko biloba (efficacité ?).
Dans les cas graves, la chirurgie peut s'avérer nécessaire : sympathectomie, elle consiste à sectionner les fibres nerveuses commandant la fermeture des vaisseaux.

L'athérosclérose

L'athérosclérose



Bien que le mécanisme en soit complexe et sujet de nombreuses recherches, on peut la définir comme une atteinte des grosses et moyennes artères par une accumulation de graisses dans la paroi artérielle. Cette atteinte n'est pas uniforme et touchera de préférence les bifurcations (comme les embouteillages dans les villes) et les courbures.
Schématiquement elle va évoluer en 3 stades

1- la plaque d'athérome :
elle se constitue dans la paroi artérielle par accumulation de lipides, de tissu fibreux. Cette plaque fait saillie à l'intérieure de l'artère, engendrant des turbulences et un obstacle au flux sanguin, ce qui va encore favoriser son développement. Voir figure 1



En vieillissant cette plaque va devenir de plus en plus dure et se calcifier, elle est alors paradoxalement moins dangereuse.

2- la sténose :
le développement de la plaque d'athérome aboutit à une obstruction de plus en plus importante de la lumiére artérielle, engendrant des troubles dans le territoire en aval (angine de poitrine, crampes à la marche par exemple) Voir figure 2




3- la thrombose :
la sténose est telle qu'elle entraîne la formation d'un caillot obstruant complètement l'artère et entraînant la mort des tissus en aval (infarctus du myocarde ou cérébral, atteinte d'un membre) voir figure 3 et 4



De plus cette plaque d'athérome est longtemps fragile en surface, des fragments peuvent s'en détacher et ainsi libérés aller obstruer des artères plus petites : cerveau (hémiplégie), coeur (infarctus), poumons (embolie pulmonaire) voir figure 5





Les facteurs favorisant l'athérosclérose :
l'excès de lipides dans le sang (cholestérol), la sédentarité, le tabac, le stress mais d'autres facteurs semblent jouer un rôle comme certaines bactéries et l'inflammation.

Vulvo-vaginites mycosiques

Vulvo-vaginites mycosiques



Très fréquentes, elles se manifestent par des démangeaisons de la vulve qui est gonflée et très rouge. Il existe souvent des pertes blanches à l'aspect de lait caillé.

La cause est un champignon microscopique : le Candida qui est saprophyte de l'intestin (c'est à dire qui y vit naturellement). Même s'il peut se transmettre, ce n'est pas une MST à proprement parler.

Les facteurs favorisants les plus fréquents sont la grossesse, la pilule, le diabète, les traitements antibiotiques et corticoïdes, les savons acides.
D'autres facteurs sont à prendre en compte, surtout en cas de récidives fréquentes :
La lingerie synthétique
Les pantalons trop serrés
Le déplacement du papier de toilette de l'arrière vers l'avant,
Les tampons vaginaux et autres protège-slips
Les douches vaginales qui détruisent la flore microbienne normale
Les bains en piscine, bains bouillonnants,
Le contact avec le sable des plages, port prolongé du maillot humide,
L'utilisation de serviettes de toilettes de personnes contaminées,

Le traitement

En général il se résume à quelques ovules antimycosiques
en cas de récidives, quelques mesures qui découlent des facteurs favorisants cités ci-dessus peuvent être appliquées en particulier :
déplacement du papier toilette de l'avant vers l'arrière
Utilisation de serviettes hygiéniques de préférence aux tampons, d'un savon à pH neutre ou alcalin, de sous-vêtements en coton.
Toilette après les bains en piscine et les rapports.
Se méfier d'une autre localisation du Candida : anus, ongles, bouche, peau.
Traiter le partenaire
Bains de siège avec eau bicarbonatée à 10%
En cas de forme chronique ou récidivante :
Traitement vaginal et vulvaire pendant 21 jours.
Voire traitement antimycosique par voie générale (en comprimés)

Ménopause (4) : Le traitement hormonal substitutif (THS)

10 millions de femmes ménopausées en France, une sur cinq suit un THS...

Le but du THS est de protéger les femmes des conséquences de la ménopause sur la libido, la peau, les organes sexuels, le moral, les maladies cardiaques, l'ostéoporose (voir nos articles sur ces sujets). Il protégerait peut-être de la maladie d'Alzheimer. Il supprime immédiatement les bouffées de chaleur.
Il évite la supplémentation en calcium et vitamine D, préconisée chez la femme ménopausée (sous réserve d'une alimentation équilibrée)

Il peut être mis en route parfois en pré-ménopause, plus souvent en début de ménopause ou en cas de ménopause installée depuis quelques années.
On peut s'assurer qu'il s'agit bien de la ménopause, et non d'une autre cause d'arrêt des règles, par une prise de sang dosant la FSH et l'oestradiol : la FSH est très augmentée, l'oestradiol effondré.

Avant sa mise en route, votre médecin vous fera un examen gynécologique avec un frottis, un examen cardio-vasculaire (coeur, vaisseaux, tension artérielle, varices, etc), il prescrira un bilan sanguin et une mammographie.

Le THS est contre-indiqué en cas d'antécédent de cancer du sein ou de l'utérus, d'embolie pulmonaire. En cas d'antécédent de phlébite ou de maladie cardiaque, il faudra discuter du rapport bénéfices/risques.

Le THS peut être personnalisé en fonction de chacune : il peut être continu (surtout si hystérectomie), discontinu, avec ou sans règles.
Il peut être présenté :
*sous forme trans-dermique (le médicament est absorbé par la peau) soit en gel soit en patch,
*sous forme orale en comprimés (il rappelle la prise de pilule à celles qui l'ont utilisé)
*bientôt en spray nasal
*Sous forme d'ovules vaginaux ou de crèmes vaginales si le seul but du traitement est à ce niveau (sécheresse vaginale, problèmes urinaires).

Le choix va se faire avec votre médecin, selon vos desiderata... et ses habitudes car il existe plus de 40 produits sur le marché.
En cas d'effets non désirables ou désirés (retour des règles, tension mammaire, prise de poids), la multiplicité des formes et des dosages permet de les supprimer. C'est une question de motivation et de dialogue avec votre médecin.

Pour être efficace en prévention, surtout de l'ostéoporose, ce THS doit être poursuivi au moins 10 ans. Il n'y a actuellement pas d'âge limite précis pour l'arrêter.
Sous réserve d'une surveillance médicale régulière, mammographique en particulier, il n'expose pas à un risque de cancer plus élevé que le reste de la population féminine.

Ménopause (3) : conséquences vasculaires

Les oestrogènes protègent la femme des maladies cardio-vasculaires (angine de poitrine, infarctus) jusqu'à la ménopause.
Cette protection serait due aux effets des oestrogènes sur le cholestérol : ils augmentent le bon et diminuent le mauvais. Cela explique que les infarctus surviennent en moyenne 20 ans plus tard chez la femme que chez l'homme.
En ce qui concerne les accidents vasculaires cérébraux, cela n'est pas sûr.

Le traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS) retarde cette malencontreuse égalité des sexes, sur le plan coronarien, après la ménopause.

Jusqu'à une époque récente, il était admis que le THS favorisait les thromboses veineuses (= phlébites). En fait, il n'existe aucune relation entre la prise des oestrogènes et l'apparition de thrombose chez la femme ménopausée SAINE.
Chez celles qui ont des antécédents de thromboses, surtout pendant la grossesse ou à la suite de la prise de contraceptifs, l'utilisation d'oestrogènes par la voie transcutanée évite le premier passage des hormones au niveau du foie et la synthèse accrue des facteurs de coagulation. Ils présenteraient donc peu de risques.
Des études récentes concluent, qui plus est, que le THS pourrait réduire le risque de thrombose artérielle (surtout coronarienne) en agissant sur les plaquettes, sur les facteurs de coagulation et par un effet vasodilatateur (= augmentation du calibre) sur les vaisseaux sanguins.

En conclusion le THS est bon pour le coeur et les vaisseaux contrairement à la ménopause.

Ménopause (2) : Ménopause et sexualité

L'effondrement du taux d'oestrogènes après la ménopause va provoquer un ensemble de modifications cellulaires aboutissant à l'atrophie des organes cibles que sont l'utérus, le vagin, la vessie, les seins et la peau

Les seins :


Privées de stimulation hormonale, les glandes du sein vont progressivement disparaître, entraînant une ptose mammaire (« les seins qui tombent »).
Ils seront aussi sexuellement moins réceptifs.

La peau :

Les oestrogènes contribuent à l'hydratation, à l'élasticité, et la bonne tenue du tissu de soutien de la peau.
La ménopause va donc favoriser les rides, l'atrophie (= la diminution d'épaisseur) de la peau. Ceci est grandement aggravé en cas de consommation de tabac et d'alcool, d'exposition aux UV, de surmenage chronique.
Il existe aussi une diminution de la pilosité axillaire et pubienne qui n'est pas toujours bien vécue.

L'utérus :

C'est l'arrêt des règles et donc du pouvoir de procréation. Les répercussions sont surtout psychologiques et vécues de façons diverses selon les femmes : certaines seront soulagées de ne plus risquer de grossesse ou d'être débarrassée de cette période mensuelle gênante, cela peut s'accompagner alors d'un désir sexuel intact voire augmenté.
D'autres vont vivre ce fait comme la perte de leur féminité ou vont mal accepter ce signe de vieillissement. Leur sexualité peut en pâtir essentiellement par la dépression que ce sentiment entraîne ou (et) en raison de l'image culturelle péjorative sur la sexualité véhiculée par la ménopause.

Le vagin et la vulve :

Même cause, même effet ! Les revêtements du vagin et de la vulve vont s'atrophier avec une diminution de la lubrification. Celle-ci est aussi plus longue à se déclencher en cas de rapport (environ 5 minutes au lieu de 30 secondes chez une femme jeune), contribuant à l'apparition de douleurs voire de micro blessures pouvant entraver grandement la sexualité.
Il suffit d'utiliser des gels lubrifiants en vente en pharmacie ! Il existe aussi des crèmes, à usage local, contenant des oestrogènes.
En cas d'abstinence sexuelle prolongée, un rétrécissement du vagin et de son orifice est possible.
Il existe aussi une nette diminution de l'acidité vaginale favorisant les infections.

La vessie :

Idem à ce niveau car l'urètre et le plancher de la vessie sont sensibles aux hormones d'où possibilité de perte d'urine à l'effort, d'envies d'uriner fréquentes et impérieuses sans infection (cystite atrophique).

Tous ces désagréments sont donc secondaires à une carence d'apport en oestrogènes,

ce qui peut être considéré comme une maladie (inéluctable et naturelle) car la femme actuelle va vivre 1/3 de sa vie dans cet état.
La sexualité, éventuellement adaptée à cette nouvelle situation, peut rester identique, augmentée ou diminuée, car il semble s'agir plus d'un problème psychologique que purement hormonal.

Le but du traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS) est de REMPLACER ces hormones (voir notre article sur le sujet) et donc de faire disparaître ces conséquences.

Ménopause (1) : Introduction, cause et symptômes

La ménopause est une étape incontournable de la vie des femmes qui correspond à la baisse de production par les ovaires principalement de 2 hormones qui régissent la vie génitale et sexuelle de la femme : La Progestérone et les oestrogènes.
Ces hormones sont produites par les ovaires de la façon suivante :
Une glande située à la base du cerveau et qui s'appelle l'HYPOPHYSE produit principalement deux hormones appelées F. S. H. et L.H.
Ces hormones agissent sur les ovaires et leur font produire pour l'une des oestrogènes et pour l'autre de la progestérone. C'est la production de ces hormones et leurs variations tout au long du cycle qui provoquent l'ovulation puis les règles en l'absence de fécondation.
Deux autres hormones plus accessoires sont produites mais varient d'une manière moins importante au moment de la ménopause.

Après un certain âge, variable selon les femmes, mais surtout après un certain nombre de cycles, les fonctions de sécrétions hormonales des ovaires s'altèrent : ceux-ci répondent de moins en moins bien aux stimulations de la glande hypophyse, qui se trouve à la base du cerveau.
Cette ménopause évolue en plusieurs étapes de durée variable, parfois tellement brèves chez certaines femmes qu'elles passent inaperçues.

La ménopause physiologique c'est-à-dire la ménopause naturelle se définit comme l'arrêt des règles pendant au moins un an. Elle survient d'une manière générale entre 47 et 51 ans, mais cet âge a tendance à reculer actuellement pour atteindre parfois 55 ans voire plus (les raisons sont obscures : alimentation ?).
Elle peut être exceptionnellement prématurée, c'est-à-dire plus précoce (autour de 40 ans), ou artificielle, c'est-à-dire induite par des traitements et surtout par la chirurgie (hystérectomie totale).
La précocité de la ménopause est parfois associée au tabagisme, la tardiveté de la ménopause est souvent associée à l'obésité.
Au cours de cette période les ovaires qui ont vieilli répondent de moins en moins bien aux hormones produites par l'hypophyse, qui réagit en augmentant le taux des hormones stimulantes FSH et LH. C'est cette augmentation qui est responsable des bouffées de chaleur qui précèdent l'installation de la ménopause.
Parfois l'arrêt des cycles est brutal, parfois au contraire il s'installe lentement sur plusieurs mois voire 2 à 10 ans et est accompagné de signes précurseurs tels que les irrégularités, l'abondance ou au contraire la pauvreté des règles.


Les principaux symptômes de la ménopause sont :


*Règles irrégulières et moins abondantes jusqu'à leur disparition complète.
*Modification morphologique : changement de la répartition des tissus graisseux, tendance a l'obésité, raréfaction des poils pubiens et axillaires, diminution du volume et du tonus des seins, sécheresse vaginale, modifications vulvaires
*Bouffées de chaleur nocturnes,
*palpitations,
*céphalées
*Modification de l'humeur : anxiété dépression, modification de la libido.


La ménopause n'est pas un phénomène naturel en soi, mais un signe d'usure d'un organe et d'une fonction : pratiquement aucun animal dans la nature n'est menopausé, et à l'état « sauvage » l'espérance de vie de l'espèce humaine est trop brève pour voir apparaître, hors cas très exceptionnels, cette ménopause. Rappelons qu'au moyen-âge la moyenne de vie se situait autour de 40 ans, à 60 ans on était un vieillard.


Le signe le plus important de cette ménopause en dehors de l'arrêt progressif des règles est la présence des bouffées de chaleur qui concerne les 3/4 des femmes. Ces bouffées de chaleur persistent souvent plus d'une année et chez près de la moitié des femmes elle dure plus de cinq voire 10 ans. Ces bouffées de chaleur sont dues à une augmentation du diamètre des vaisseaux. Elles se produisent souvent la nuit et induisent un manque de sommeil d'où fatigue et instabilité émotionnelle.
Elles peuvent être accompagnées d'autres signes cardio-vasculaires tels que des palpitations.

Les conséquences de la ménopause :

Elles sont dues essentiellement à la chute des oestrogènes, hormones féminines par excellence.
Tout au long de sa vie, la femme est protégée par ces hormones des maladies cardio-vasculaires et de l'ostéoporose. Après la ménopause, la situation s'inverse et au bout de 10 à 15 ans apparaîtront ostéoporose avec son cortège de douleurs et de fractures, maladies cardio-vasculaires avec infarctus et accidents vasculaires cérébraux.
Cette chute d'oestrogènes va retentir aussi sur la libido plus à cause de la sécheresse vaginale et de l'atrophie des organes sexuels (d'où douleur) qu'au manque réel de désir qui est sous la dépendance des hormones mâles toujours sécrétées en quantité suffisante par la femme.
Le vieillissement de la peau va s'accélérer aussi de façon catastrophique...

Les vaginites

Les vaginites



Les vaginites sont des inflammations de la muqueuse vaginale. Cette inflammation gagne souvent les petites et grandes lèvres qui ferment la partie basse du vagin : on parle de vulvo-vaginites.

L'inflammation vaginale.

Elle se caractérise par l'association de démangeaisons ou de douleurs et de mucosités anormales. Un écoulement muqueux translucide, qui ne tache pas, n'est pas un écoulement anormal, c'est tout au plus une augmentation des sécrétions normales, sous l'effet de stimulations hormonales ou sexuelles.

Les mucosités peuvent prendre toutes sortes de teintes. Elles seront tantôt épaisses, tantôt très liquides selon la cause.
Les rapports sexuels sont douloureux et fortement déconseillés.
Il s'y associe parfois aussi des troubles urinaires désagréables.


Les causes de vaginite.

Les causes de vaginites sont multiples. On pense en premier lieu aux causes infectieuses et aux maladies sexuellement transmissibles (voir article sur les MST), mais ce n'est pas toujours le cas.
Les autres causes sont les infections opportunistes pas spécifiquement liées à des rapports imprudents, les atrophies de la muqueuse liées à des carences hormonales, les lésions toxiques liées à des agents lavant irritants, les corps étrangers intra-vaginaux, les oxyures.

Les infections opportunistes. Ce peut être une mycose (champignon) qui fait souvent suite à un ou des traitements antibiotiques. Parfois la contamination peut être de proximité : les bactéries normalement contenues dans le tube digestif, un pantalon trop serré peut faciliter une migration du rectum vers le vagin, idem pour des rapports ano-rectaux. Une cystite peut aussi être en cause dans une vaginite, et réciproquement.

les atrophies de la muqueuse liées à des carences hormonales. L'atrophie de la muqueuse vaginale la fragilise et favorise la greffe de bactéries, de virus ou de mycose. La muqueuse étant stimulée par l'imprégnation hormonale, on voit ce problème chez les femmes ménopausées. Certaines femmes sous contraceptif ont des problèmes identiques car la contraception déséquilibre le climat hormonal et peut fragiliser la muqueuse chez des sujets prédisposés..

les lésions toxiques liées à des agents lavant irritants. La muqueuse vaginale est une muqueuse plus fragile que la peau. Les sécrétions muqueuses normales la protègent. L'usage de produits très décapants (savon, gels douche) ou parfumés peuvent l'irriter. Il est donc important de n'utiliser que des produits parfaitement adaptés à cette usage. Les risques sont l'irritation simple, l'eczématisation (allergie aux produits), l'infection par fragilisation de la barrière muqueuse.

les corps étrangers intra-vaginaux. Il faut toujours penser à cette possibilité, en particulier chez les jeunes enfants, au même titre que les oxyures (petits vers).

La cystite chez la femme

LA CYSTITE CHEZ LA FEMME



Il s'agit d'une infection de la vessie par des germes en général intestinaux (escherichia coli le plus souvent) avec présence de pus dans les urines.
Elle se manifeste par des brûlures en urinant, une envie fréquente d'uriner (pollakiurie) pour quelques gouttes seulement, même la nuit. Il n'y a pas de fièvre sauf complication. Parfois présence visible de sang dans les urines (hématurie).
Contrairement à l'homme, il y a rarement une cause autre qu'anatomique.

Le traitement :
Il fait appel aux antibiotiques urinaires : soit traitement minute (1 à 3 jours) soit traitement classique de 10 jours (surtout si les épisodes se répètent). Ne pas traiter soi-même ou avec les médicaments de la voisine : consulter son médecin.

Prévention :

* Boire beaucoup et régulièrement ; au moins 1,5 litre par jour, réparti tout au long de la journée.

*Eviter les pantalons serrés et les sous-vêtements en tissus synthétiques, il faut que ça respire tout ça ! !

*Traiter la constipation si elle existe

*En cas de pertes vaginales, il faut aussi traiter de ce côté pour éviter la rechute rapide.

*Faire tous les jours une toilette intime avec de l'eau et du savon, mais ne pas faire d'irrigation vaginale style kŠrcher sans raison médicale (et oui, ça tue les bacilles de dšderlein qui protègent le vagin de l'infection)

*Après la selle passer le papier de toilette d'avant en arrière pour éviter l'apport de germes intestinaux autour de l'orifice urinaire.

*Uriner après les rapports sexuels pour éliminer les germes de l'orifice de l'urètre.

* Uriner souvent, au moins 4 à 5 fois par jour, avec des mictions si possible régulièrement espacées pour réaliser un effet de chasse des bactéries qui pourraient coloniser le bas appareil urinaire.

* Eviter la constipation en ayant une alimentation équilibrée à base de légumes verts et de fruits.

* En cas de cystite, prendre le traitement de son médecin comme indiqué et complètement.

Incontinence urinaire chez la femme

Incontinence urinaire chez la femme



Fréquente, cette pathologie peut être invalidante au point de cloîtrer la femme chez elle.
Il s'agit d'une perte d'urine apparaissant au cours des efforts, lors de la toux ou du rire. Progressivement le moindre effort peut déclencher cette perte d'urine.
Elle oblige la victime à se protéger en permanence.
Il ne faut pas confondre l'incontinence urinaire avec l'instabilité vésicale qui se manifeste par des besoins impérieux, bien que certains traitements soient communs aux deux affections.

*La cause de l'incontinence :
-insuffisance périnéale par traumatisme obstétrical ou par vieillissement.
-insuffisance de fermeture du sphincter vésical.
plus rarement
-regorgement avec obstacle urétral
-irritation locale par : infection, tumeur ou sclérose de la vessie.
-fistule vésico-vaginale : la fuite est permanente et se fait par le vagin.
-médicaments : bêta-bloquant, alpha-stimulant, antiparkinsonnien, inhibiteur calcique, neuroleptique, antihistaminique, opiacé.
-cause psychologique avec association de signes de spasmophilie.
-maladie neurologique : sclérose en plaques.

Dans tous les cas, Parlez-en à votre médecin qui fera une analyse d'urines à la recherche d'une infection et un examen local pour éliminer une des causes citées ci-dessus.
Il pourra vous guider dans le choix des traitements.

* Les traitements

Supprimer tout médicament pouvant aggraver une incontinence.
Programmer les vidanges de la vessie :
-vider la vessie toutes les heures pendant la première semaine.
-puis toutes les heures et demi la deuxième semaine.
-puis toutes les deux heures la troisième semaine.
-et ainsi de suite jusqu'à un espacement des mictions de 3 à 4 heures.
Séances de biofeedback:
Avec un capteur, l'appareil peut être loué dans un magasin de matériel médical
-contrôle des abdominaux (capteur intra-rectal).
-contrôle de l'anus (capteur anal).
-contrôle de la vessie (capteur intra-vésical).
-contrôle des releveurs (capteur intra-vaginal).

Electrostimulation avec une sonde vaginale :
-peut être entreprise après échec de la gymnastique et du biofeedback.
-la sonde est branchée sur un courant biphasique :
-les stimulations sont de 0,2 à 0,5 ms sur une fréquence réglée à 10 hertz.
-l'appareil peut être loué dans un magasin de matériel médical.
-à éviter en cas de grossesse ou de port d'un stimulateur cardiaque.

Les médicaments :
En fonction de l'examen local et d'éventuels examens complémentaires, votre médecin pourra prescrire des médicaments :

-Pour restaurer la muqueuse :
Promestriéne crème et ovules, bac.de doderlein/estriol/progestérone gélule vaginale, estrogènes per os.
-Pour relâcher la vessie :
Oxybutinine.
-Pour augmenter le tonus de l'urètre :
alpha-stimulants : Dénoral, 3co/j.
(mais un test urodynamique pourra entraîner la prescription inverse : alfuzoxine)

Chirurgie :
-l'opération consiste à cravater avec une bandelette la paroi postérieure de l'urètre.

Contre-indication chirurgicale ou échec d'un traitement chirurgical antérieur :
-obturateur urétral stérile Viva, à remplacer toutes les 3 ou 4 heures.
-pose d'un sphincter artificiel.

La gymnastique périnéale :

Dans la majorité des cas, elle va être la méthode salvatrice. Il est aussi important de noter qu'elle est efficace aussi de façon préventive. Elle est souvent débutée avec un kinésithérapeute.
A titre curatif l'efficacité se juge au bout de 4 à 6 mois, et si cette rééducation est efficace, elle sera poursuivie à vie.

La technique de la gymnastique périnéale :

Assis, appuyer la main gauche à l'intérieur du genou droit et la main droite à l'intérieur du genou gauche, tenter de joindre les genoux en empêchant le mouvement avec les mains.

Couché sur le dos, cuisses écartées, faire comme si vous vouliez retenir un az, sans contracter les muscles fessiers.

Puis propager la contraction vers l'avant, comme pour retenir un tampon vaginal qui aurait tendance à glisser. La contraction des muscles releveurs propulse le contenu du bassin vers le haut et vers l'avant. Cet exercice est capital, il sera pratiqué 5 minutes, 3 fois par jour.

Exercices de rétention dans le vagin d'un objet lourd, en position debout.
Pour faire ces exercices il faut se procurer une batterie de cônes spéciaux en matière plastique, chacun ayant un poids différent.

Exercices de contraction du vagin, avec contrôle de la contraction en mettant deux doigts dans le vagin.

Au cours des mictions, interrompre le jet à plusieurs reprises.

En position assise croiser les jambes pour limiter les fuites.

La nuit, dormir de préférence à plat ventre.

Au cours d'un effort, ou avant de tousser, verrouiller le périnée, pour ne pas perdre les urines, et surtout pour éviter le relâchement du plancher pelvien.

Hormonothérapie substitutive dans la ménopause et risque de cancer du sein.

Hormonothérapie substitutive dans la ménopause et risque de cancer du sein.



Il était vivement préconisé pour les femmes de prendre une hormonothérapie substitutive lors de la ménopause et après. Cela évitait l'ostéoporose et vieillissement prématuré de la peau.

Un débat existait depuis plusieurs années sur les risques de cancers mais aussi cardio-vasculaire de cette hormonothérapie. Plus précisément, elle était accusée de favoriser les cancers du sein.

Des études précédentes avaient permis de constater que ces cancers étaient pris plus précocement en charge chez les personnes suivies pour hormonothérapie substitutives que chez les autres. Ils étaient donc de meilleur pronostic.

Les toutes dernières études ont clairement établi ce risque. Les personnes prenant une hormonothérapie depuis plus de dix encourent un risque accru de cancer gynécologique,en particulier s'il s'agit d'hormones de synthèse.

Le résultat de ces études resitue finalement l’hormonothérapie substitutive dans le cadre initial de son indication, en l’occurrence les phénomènes vasomoteurs (bouffées de chaleurs) et la prévention du risque ostéoporotique chez les personnes à haut risque de tassements vertébraux et de fractures précoces du col fémoral (ménopause précoce, corticothérapie prolongée). Ce risque est lié à la perte initiale de calcium dans les premières années de la ménopause. L’hormonothérapie réduit considérablement cette perte en en rendant la perte de calcium osseux moins brutale et plus linéaire.

L’usage de confort, de prévention du risque de vieillissement cutané et muqueux ne sont plus des indications à conseiller.



En pratique donc, l’hormonothérapie substitutive, si elle est nécessaire, ne doit pas excéder cinq ans de traitement. Elle n’a pour indication que les bouffées de chaleurs et le risque ostéoporotique. Elle ne dispense pas de l’effort physique qui reste un excellent moyen de préserver son capital calcique et sa trame osseuse. Au-delà, il existe d’autres traitements réservés aux personnes ayant eu des tassements vertébraux ou fractures (col du fémur). Ces traitements sont initiés par les rhumatologues. Une perte de taille anormale doit alerter le patient, et peut être un bon motif de consultation

Concernant l’ostéoporose, le risque « vieillissement de la peau et des muqueuses», les phénomènes vasomoteurs, la DHEA peut être une alternative intéressante. Il ne semble pas exister d’augmentation du risque cancéreux chez l’homme.

D’autres produits existent contre les bouffées de chaleurs, ils dérivent le plus souvent de neuroleptiques et peuvent induire une prise de poids.

La moelle épinière


L' os


La colonne vertébrale


L' Hépatite C

C'est une hépatite due au virus de l'hépatite C.
Il existe plusieurs virus susceptibles d'entraîner une hépatite. Les virus A, B ou C sont les plus connus et répandus : Il est indispensable de lire notre article sur les hépatites avant celui-ci.

La particularité de ce virus est de provoquer dans 80% des cas une hépatite chronique (durée supérieure à 6 mois), l'hépatite chronique pouvant elle-même conduire à la cirrhose et de là au cancer, affections toutes deux potentiellement mortelles. Cette évolution demande cependant 10 à 20 ans.

La contamination :


1/3 des malades ont été contaminés par une transfusion sanguine avant 1991,
1/3 ont été contaminés par voie intraveineuse (drogués essentiellement),
Dans le dernier tiers, on ne retrouve pas de porte d'entrée.

En revanche l'hépatite C n'est pas une maladie sexuellement transmissible (à l'inverse de l'hépatite B). Toutefois, des études ont montré chez les homosexuels une fréquence plus importante de contamination du partenaire. Les rapports traumatiques non protégés sont donc déconseillés (sodomisation) ainsi que les rapports durant les règles.

Elle ne se transmet pas par les aliments, l'eau, la salive ou la sueur (contrairement aux hépatites A et E)
Elle ne se transmet qu'exceptionnellement de la mère au foetus.

La durée d'incubation (délai entre la contamination et l'apparition de la maladie) est en moyenne de 2 mois (extrêmes de 30 à 180 jours)

Il n'y a pas de vaccination contre l'hépatite C mais un malade atteint doit être vacciné contre l'hépatite A et contre l'hépatite B.

Dans l'entourage d'un malade atteint d'hépatite C, il n'y a pas d'inquiétude particulière à avoir si ce n'est de ne pas partager des objets ayant pu être en contact avec le sang (rasoir, brosse à dents...)

Le diagnostic d'hépatite virale C

le seul signe étant éventuellement une fatigue, le diagnostic est fait par une prise de sang, souvent dans le cadre d'un dépistage systématique ou devant une augmentation modérée des transaminases.

Le traitement

Avant tout, il est indispensable d'arrêter toute consommation d'alcool même modérée.
Par contre il n'y a pas de régime alimentaire particulier à suivre, ni de restriction à mener une vie normale (sport, travail, relations sexuelles, etc...)

Les médicaments : Le plus utilisé et connu s'appelle l'interféron alpha, associé maintenant à un antiviral la ribavarine. C'est un traitement long (au moins un an) et efficace que dans 40% des cas.

Attention aux autres médicaments : En cas d'hépatites et à fortiori en cas de cirrhose surajoutée, des médicaments normalement sans danger peuvent aggraver la maladie.
Donc PAS D'AUTO-MEDICATION.

L’anthrax

L’anthrax



Il correspond à la maladie du charbon chez les Anglo-saxons. Dans les pays francophones, il désigne une infection cutanée à staphylocoques.

Il naît de la confluence de plusieurs furoncles, eux-mêmes résultat d’une infection d’un follicule pileux par un staphylocoque.
Le premier stade est celui d’une inflammation résultant de la confluence de plusieurs furoncles. A ce stade la guérison grâce à des antibiotiques adaptées est possible.
Le deuxième stade est celui de la collection et correspond à un abcès enchâssé dans la peau. Il n’y a plus qu’à attendre la maturation avec évacuation spontanée de l’abcès. Une mise à plat chirurgicale est souvent nécessaire pour éviter une rechute ou la pérennisation de la suppuration.
Il faut penser à rechercher un diabète méconnu (il favorise ce type d’infection).

Si cette infection a lieu au niveau de la face (en particulier au niveau de la lèvre supérieure ou de l’aile du nez) elle peut provoquer une thrombophlébite du sinus caverneux avec extension de l’infection à toute la face avec possibilité d’abcès cérébral ou (et) de septicémie parfois mortelle (on parle de staphylococcie maligne de la face).
Toute infection, même d’apparence bénigne, à ce niveau mérite donc un avis médical.

Angine

Qu’est ce qu’une angine.

Une angine est infection bactérienne ou virale d’une amygdale. L’infection touche généralement les deux amygdales, mais ce n’est pas une règle absolue. On utilise parfois le terme d’amygdalite, ce terme définit une inflammation de l’amygdale, cette inflammation n’est pas obligatoirement synonyme d’infection.


Angine bactérienne, angine virale, pourquoi les différencier, quels enjeux.

Les bactéries sont des micro-organismes sensibles aux antibiotiques sous réserve d’utiliser l’antibiotique adapté à la dose adaptée. Dans le cas contraire, la bactérie développe des résistances à l’antibiotique inadapté. Certaines bactéries deviennent multirésistantes. Cela se rencontre dans les milieux hospitaliers qui drainent des personnes à haut risque, on parle d’infections nosocomiales, mais cela se rencontre aussi de plus en plus en ville.
La mise sous antibiothérapie adaptée raccourcit la durée des affections bactériennes qui pour la plupart guérissent spontanément, c’est à dire même sans antibiotique. Toutefois certaines bactéries peuvent générer des complications graves, il s’agit particulièrement des angines à streptocoques du groupe A , les angines fuso-spirillaires dites « de Vincent » et la diphtérie. L’antibiothérapie et une prise en charge spécifique deviennent alors obligatoires.
Certaines personnes fragilisées doivent être mise sous antibiothérapie car les infections bactériennes peuvent leur faire encourir un risque vital (diabétiques, personnes âgées, personnes atteintes de maladies graves).

Les virus sont des micro-organismes insensibles aux antibiotiques. Ils peuvent donner toutes sortes d’affections et entre autre des angines. Certaines sont repérables comme la mononucléose infectieuse (virus d’Ebstein Barr) ou les angines à coxsackie A ou herpangine, mais la grande majorité des angines virales n’ont pas de spécificité.
Elles guérissent spontanément et ne justifient que de la prise de médicaments pour la fièvre ou la douleur. Les antibiotiques ne doivent donc pas y être prescrits.

Les enjeux sont donc, outre un coût de santé publique, la réduction des phénomènes de résistance bactérienne aux antibiotiques, phénomènes à l’origine des affections nosocomiales qui font tous les ans de nombreux morts.


Quelques éléments de différenciation des angines bactériennes et des angines virales.

Le moyen le plus précis pour faire la différence est le prélèvement de gorge avec la mise en culture à la recherche de bactéries et de virus. Il n’est pas applicable en pratique car trop long, trop lourd en moyens humains, trop coûteux. Une démarche initialement empirique s’avère beaucoup plus performante en terme de résultats, même si l’on ne pourra que très occasionnellement mettre un nom sur le micro-organisme responsable.

En pratique, on va évoquer une angine bactérienne devant les éléments cliniques suivants :


- une fièvre modérée, 38°, 38°5,
- un ganglion satellite inflammatoire, cervical ou sous maxillaire,
- une atteinte inhomogène et asymétrique des deux amygdales,
- la présence d’un abcès amygdalien.

On se méfiera particulièrement en cas de mauvaise hygiène bucco-dentaire (angine « de Vincent »), d’altération de l’état général (leucémie), ou de retour de voyage dans les pays de l’est de l’Europe (diphtérie). La notion d’épidémie à streptocoque du groupe A orientera également la décision.

Aucun de ces éléments n’est déterminant ou spécifique d’une angine bactérienne, et c’est plus une impression générale de clinicien qui définira l’attitude à adopter.
A noter toutefois que l’usage de tests diagnostiques rapides permet de mettre en évidence les angines à streptocoques du groupe A. Ils sont alors déterminants dans la prescription d’antibiotiques spécifiques.
Ces tests sont de plus en plus présents dans les cabinets médicaux.

On évoquera une angine virale sur les éléments suivants :

- une fièvre élevée 39°, 40°,
- la présence de vésicules ou d’aphtes,
- un contexte épidémique,
- des signes d’atteintes multifocales (plusieurs organes simultanément), une rhinite associée (rhume), une toux, des ganglions diffus, une grosse rate (MNI), une gastroentérite etc..

Là encore, aucun élément n’est spécifique ou déterminant et l’impression du clinicien est déterminante dans les suites à donner, ainsi une mononucléose infectieuse va plutôt donner des amygdales impressionnantes couvertes de pseudo-membranes, la personne restera fatiguée plusieurs mois. Mais la très grande majorité des angines virales guérissent en 2 à 3 jours. Toutes ces angines se traitent par anti-douleurs et/ou antipyrétiques (fièvre).

Qu’il s’agisse d’angines virales ou d’angines bactériennes, en dehors de phlegmons patents qui constituent des urgences avec hospitalisation immédiate, il est toujours possible et sans conséquence de temporiser la mise sous antibiotiques de 2 ou 3 jours, le risque sera essentiellement douloureux.

A propos de la fièvre aphteuse et de la transmission à l'homme

A propos de la fièvre aphteuse et de la transmission à l'homme



Il s'agit d'une maladie virale (aphtovirus de la famille des picorna virus) hautement contagieuse touchant les biongulés : Bovins, porcs, moutons, chèvres.
Bien que très rare, la transmission à l'homme est possible.

Le virus est très résistant dans le milieu extérieur : il résiste à la dessiccation, au froid et à une forte concentration en sel. Il reste infectieux pendant des mois dans le lait cru, les produits laitiers insuffisamment chauffés, la viande congelée et les salaisons (cochons). Il peut survivre 2 semaines dans les écuries, le fumier et le purin, et encore plus longtemps dans les aérosols d'où une propagation sur de longues distances par le vent en climat humide et froid.
Il est inactivé à un pH <> 50¡C.

Le temps d'incubation de la maladie est de trois à huit jours pendant lesquels l'élimination du virus se produit déjà. La transmission s'effectue par contact direct et indirect. Toutes les sécrétions et excrétions contiennent le virus. La transmission peut aussi s'effectuer de manière indirecte par des outils contaminés, des véhicules, des personnes, et par la consommation de viande et de produits laitiers.

Les symptômes et la gravité de la maladie varient suivant les espèces :

*Bovins: fièvre, baisse de production laitière, apathie. Quelques heures plus tard, formation d'aphtes au niveau du museau, des muqueuses buccales, de la langue, des onglons et sur les trayons. Salivation abondante et bruits de mâchonnement assez typiques. Les lésions des pieds entraînent des boiteries et l'animal reste couché. Des complications apparaissent si les aphtes se forment dans la panse ou si le muscle cardiaque est touché, pouvant alors entraîner la mort. La rupture des aphtes se produit au bout d'un à trois jours puis guérissent rapidement. Si aucune complication n'intervient, les animaux récupèrent assez vite.

*Porcs: les symptômes sont moins développés que chez les bovins. Les onglons sont plus souvent touchés que la bouche. Boiterie très prononcée, les animaux restent couchés et des cas mortels soudains apparaissent suite aux lésions du muscle cardiaque.

*Moutons/Chèvres: l'évolution est souvent bénigne et la formation d'aphtes est moins importante.

Le diagnostic de certitude se fait par mise en évidence du virus sur les lésions et par sérologie sur le sang : recherche d'anticorps qui apparaissent dés la période d'incubation. Les animaux vaccinés possèdent aussi ces anticorps, ce qui fait qu'il est impossible de distinguer un animal vacciné d'un animal en période d'incubation.

Chez l'homme, la maladie est très rare mais possible. En général, elle est bénigne mais peut cependant toucher l'oeil et aussi le coeur. Dans la majorité des cas, la maladie provoque des aphtes buccaux, des troubles digestifs et parfois des suppurations autour des ongles. Rarement, hémorragie digestive.
La contamination est superposable à celle des animaux :
Souillure d'une lésion (les professions concernées sont les agriculteurs, les vétérinaires, les personnels des abattoirs, etc..).
Ingestion de viande mal cuite, de lait cru, de fromage cru, de beurre.


Sources :

Traité de médecine - Pierre Godeau et coll - 1987- éditons flammarion- Page 2162 et 3547
Faculté de médecine de rennes

et pour la partie vétérinaire
http://www.bvet.admin.ch/tiergesundheit/f/ausbild_beratung/tierseuchen/maul_klauenseuche/merkblatt.html

La schizophrénie

La schizophrénie



C'est une maladie psychiatrique entrant dans le cadre des psychoses. La racine grecque « schizo » veut dire « couper en deux », cela laisse deviner la gravité du trouble.
Sur la vie entière, elle touche 1% de la population toutes races et cultures confondues.

La schizophrénie est une maladie mentale associant hallucinations, délire, désorganisation de la pensée et du comportement, évoluant depuis plus de 6 mois et retentissant sur la vie familiale, professionnelle et personnel du malade. Et ce en dehors de toute prise de drogue.
Elle débute entre 15 et 30 ans.
La schizophrénie peut revêtir de nombreux aspects et une certaine confusion a régné dans les classifications. Actuellement, on distingue un type 1 avec prédominance de signes dit positifs et un type 2 où prédominent des signes négatifs :
Les signes positifs : idées délirantes, hallucinations, obscurcissement de la conscience de soi
Les signes négatifs : apathie, diminution de l'affect, dépression, retrait social
Le type 1 réagit mieux au traitement neuroleptique.

*Les signes positifs :

Les hallucinations : le malade va interpréter de façon erronée les stimulations de l'extérieur, il va voir des choses ou ressentir des choses sur ou dans son corps qui n'existent pas. Dans les hallucinations auditives, les plus fréquentes, il va entendre une ou des voix venant de l'extérieur ou de lui-même. Ces voix peuvent être normales, agressives (d'où peur du malade) ou autoritaires ; dans ce dernier cas, il peut être poussé à obéir et à commettre des actes répréhensibles, d'autant que les idées délirantes aggravent le problème (par exemple : meurtre d'un grand-parent, réincarnation du diable).

Les idées délirantes : ce sont des idées bizarres, inébranlables malgré leur caractère irrationnel. Elles sont souvent à type de persécution : le malade se sent espionné en permanence, ses gestes sont filmés, ses paroles enregistrées ou diffusées à la radio ou à la télé, ou encore, tout visiteur est soupçonné de vouloir le voler ou de lui vouloir du mal, toute parole ou action sera interprétée de façon erronée, etc...
Essayer de raisonner le malade est peine perdue.

Les troubles de la pensée : ils se traduisent par une difficulté à traiter l'information et à organiser les pensées. Par exemple : arrêt au cours d'une phrase, et poursuite d'une autre idée. Au maximum le discours sera illogique, décousu, inadapté à la situation. De même pour les mimiques et réactions : rire en parlant de mort par exemple.

L'obscurcissement de la conscience de soi : le malade a du mal à s'identifier, il va passer des heures devant un miroir. Il peut ne pas avoir l'impression d'exister, d'avoir un corps dissocié de sa personne. Il y a une dislocation de la conscience de soi.

*Les signes négatifs :

L'apathie : rien ne motive le malade, il se sent inutile et rien n'a d'intérêt. Difficile parfois à différencier de la paresse

La diminution de l'affectivité apparente : c'est un comportement autistique. Le visage est figé. Le malade indifférent. L'entourage a l'impression que le malade ne ressent plus aucune émotion. C'est en fait complètement faux, si les mimiques ont disparu, à l'intérieur de lui-même il peut être hypersensible.

La dépression : fait-elle partie de la maladie ou en est-elle la conséquence ?? Elle peut aller jusqu'au suicide.

Le retrait social : peut être le résultat de différents facteurs : la dépression, la peur du monde extérieur, l'envahissement des pensées par le délire et les hallucinations.


*La maladie peut démarrer soit brutalement (bouffées délirantes) soit s'étaler sur plusieurs mois. La rémission est possible, surtout dans les deux premières années, l'amélioration est fréquente après 40 ans.

*Plus la maladie est traitée tôt, meilleur semble être le pronostic. Il faut cependant éviter de traiter comme schizophrène une dépression de l'adolescent d'où la nécessité d'avis spécialisés.

Les signes qui peuvent alerter ET s'ils existent à plusieurs (car pris indépendamment les uns des autres ils sont fréquents chez l'adolescent) :

Confusion entre le jour et la nuit.
Repli sur soi, isolement, indifférence.
passion récente et inhabituelle à l'égard de la religion, des sciences occultes, de la magie, des sectes...+++
Perte du rendement scolaire ou professionnel. ++
Rupture affective avec les amis.++
Agressivité, méfiance.
Réactions exagérées face à la désapprobation de l'entourage.
Hygiène personnelle douteuse.
Randonnées sans but précis, fugue.
Regard vide ou fixe, sans expression. Etat rêveur permanent.++
Expressions ou (et) structures de phrase inhabituelles.+
Raisonnements bizarres.++
Comportements bizarres : Refus de toucher les autres personnes, port constant de gants, rasage de la chevelure ou des poils. +
Mutilation ou menaces d'automutilation. +++
Examens prolongés devant un miroir. +++

La paranoïa

La paranoïa



Le délire paranoïaque va s'installer progressivement vers 35-45 ans chez un sujet ayant une personnalité paranoïaque.

La personnalité paranoïaque est un trouble de la personnalité répandu, plus fréquente chez l'homme et dans les couches sociales favorisées; Tous les sujets au caractère paranoïaque ne feront pas un délire, loin s'en faut.

Cette personnalité est caractérisée par une surestimation de soi, un orgueil anormalement développé, une grande difficulté à remettre en cause ses jugements ou son raisonnement, une absence d'autocritique, un autoritarisme, une grande susceptibilité associée à une méfiance avec parfois agressivité.

Les délires paranoïaques :

Il s'agit de délire très argumenté, très solide, très convaincant mais avec une base de raisonnement fausse qu'il est inutile de mettre en doute.
Par exemple c'est le cas de certains gourous qui mettent sur pied des sectes ou des pseudo-religions, dont la base repose sur leur propre origine mystique, leurs propres dons ou qualités, faux et autoproclamés.
Le paranoïaque étant en général très convaincant, il arrive parfois à enrôler des personnes fragiles (voire troubles de la personnalité)
Le mode de pensée paralogique du paranoïaque (conclusion erronée ou fausses à partir d'un fait réel) concourt aussi à ces « succès ».

Dans le délire, on retrouvera tous les caractères de la personnalité paranoïaque mais exacerbés avec souvent une froideur affective, un besoin de dépendance de l'autre envers lui, un entêtement irraisonné, des attitudes asociales et procédurières.

Les thèmes des délires sont variés. :

*les délires de revendication

Ils concernent les voisins, la famille, etc...
Il va multiplier les procédures contre ses entrepreneurs, médecins, employeurs.
Dans la sinistrose : après un accident, il va réclamer une pension d'invalidité ou une augmentation de la rente. il va persécuter la sécurité sociale, les experts, l'éventuel responsable de l'accident, les avocats, les médecins...

*le délire de jalousie

Chaque regard, parole, retard du conjoint sera interprété comme un acte d'infidélité.

* le délire érotomaniaque

Touche plus souvent la femme. Elle se croit, à tort, aimer par un tiers (souvent d'un rang social élevé). Le point de départ peut être un regard, une parole, etc.... mal interprété. Ensuite le délire va s'organiser. Elle aura l'illusion d'être courtisée ou d'avoir des rapports à distance par exemple.
Ce délire comporte souvent 3 étapes : une phase d'espoir souvent longue puis une phase de dépit suivie d'une phase de rancune pouvant aller jusqu'au meurtre.

* Le délire de persécution
Le malade est persuadé qu'un complot est dirigé contre lui. Toute parole ou acte extérieur sera interprété en fonction de ce délire. Cela peut mener à des actes médico-légaux.

* D'autres délires organisés auront pour thème la politique, la religion, la justice. Le tout au sens large.

Le traitement :

Il est difficile en dehors d'un placement en milieu psychiatrique lorsque le malade devient dangereux.
En effet, le paranoïaque refuse tout traitement car il ne sent pas malade mais, au mieux, seulement incompris.
Seuls les neuroleptiques sont efficaces, couplés à une psychothérapie.

La Dépression nerveuse

Maladie à la mode, ou conséquence d'une certaine société, il n'en reste pas moins qu'elle est très fréquente et sous diagnostiquée.
Cependant, ce terme de dépression est utilisé souvent trop facilement, soit par excès (« ça fait bien » dans certains milieux) soit par défaut (diagnostic d'une autre maladie psychiatrique non fait ou caché).

Le diagnostic de dépression répond à un ensemble de signes bien établis (voir notre test). Ces symptômes doivent durer depuis plus de 15 jours et induire une altération du fonctionnement social, professionnel et/ou familial.
La femme est plus souvent touchée que l'homme.

Les signes :


-tristesse, pessimisme.
-perte de toute motivation, désintérêt généralisé
-diminution de la libido, disparition des sensations de plaisir
-perturbation de l'appétit : anorexie ou boulimie.
-inhibition physique : tout effort devient une difficulté. Sensation de fatigue extrême, plus importante le matin que le soir
-inhibition intellectuelle : concentration difficile, indécision, difficultés de mémorisation
-troubles du sommeil : insomnie du petit matin (contrairement au malade simplement anxieux qui aura du mal à s'endormir) ou au contraire hypersomnie (augmentation de la durée du sommeil habituelle ou(et) endormissement dans la journée).
-dévalorisation de soi : sentiment d'inutilité, de culpabilité.
-pensées de mort : au pire, la mort devient le seul moyen d'échapper à ce mal être d'où l'apparition d'idées suicidaires.
-la dépression peut aussi être masquée: cela va se traduire par des douleurs diverses souvent variables dans leur topographie d'un jour à l'autre, ou par des troubles digestifs, etc... surtout ces troubles sont fonctionnels (ne correspondent à aucune lésion d'organe) et sont rebelles aux traitements.

Les risques de tentative de suicide :

Ils sont réels : 10 000 morts par an en France. Les tentatives ratées sont beaucoup plus nombreuses ; même si elles correspondent souvent à un appel à l'aide, elles risquent toujours de mal finir.
On les craindra surtout chez
-le sujet inactif, surtout entre 30 et 50 ans.
-l'adolescent désirant fuir le milieu familial.
-le patient décrivant le scénario de son suicide.
Et si le malade a le sentiment d'être coupé du monde, de ne plus être aimé, d'être rejeté socialement.
Ou s'il existe une négligence physique récente

Les causes :

Il s'agit d'une maladie à part entière qui peut toucher n'importe qui. Les causes ne sont pas totalement élucidées mais le rôle des neuro-médiateurs est certain (substances chimiques à la base du fonctionnement des cellules nerveuse du cerveau)
Elle est favorisée par une névrose antérieure, les facteurs environnementaux.
Elle peut être due à certaines maladies (hypothyroïdie, maladie de Parkinson) ou à certains médicaments (méthyldopa, clonidine, neuroleptiques, ...)

On distingue deux types de dépression :
- la dépression réactionnelle :
Elle fait suite à un événement malheureux (deuil, chômage, divorce, etc...) qui, au lieu d'engendrer une tristesse normale va aboutir, à une vraie dépression.
- la dépression endogène :
On ne retrouve aucune cause extérieure, le malade lui-même reconnaît avoir tout pour être heureux, mais ce constat reste sans influence sur son état. Le traitement de cette forme sera plus difficile et plus long.

Il existe aussi deux autres formes de dépression moins fréquentes :
- le baby blues de la jeune accouchée qui serait dû aux perturbations hormonales qui suivent l'accouchement
- la dépression saisonnière : d'individualisation très récente, c'est une dépression uniquement hivernale, d'autant plus fréquente que le pays est nordique. Elle pourrait toucher des gens travaillant dans des lieux peu éclairés...
Le traitement : exposition à la lumière: 2.500 lux pendant 2 heures, par périodes de 15 jours (non remboursée), ou voyage au soleil (onéreux !!).


Le Traitement :

*Psychothérapie de soutien :
entretiens réguliers avec le patient pendant la période difficile, on lui dit qu'il s'agit d'une maladie et pas d'un problème de volonté, etc...

*Thérapie cognitivo-comportementale :
-analyse des pensées négatives à remplacer par des pensées positives.
-renforcement de l'estime de soi.

* Les médicaments antidépresseurs :
Ils sont devenus le traitement de base car efficaces et beaucoup mieux tolérés tant sur le plan physique (effets secondaires) que psychologiques, la médiatisation de la maladie fait que le malade a conscience de la nécessité de se soigner et n'a plus honte de sa dépression.
Les antidépresseurs sont nombreux, ils ont leurs indications et contre-indications, d'où la nécessité de consulter votre médecin pour leur prescription et leur surveillance.

Ce qui est important de comprendre :
On ne peut juger de l'efficacité ou non du médicament qu'au bout de 3 à 4 semaines.
Le traitement devra être maintenu au moins 6 mois après la guérison.
La durée moyenne d'un épisode dépressif est de 3 ans

Schématiquement :
On commence par un sérotoninergique : fluoxétine, paroxétine, sertraline, fluvoxamine, citalopram, etc...
Puis en cas d'échec un noradrénergique : miansérine à doses progressives (sédatif).
Puis en cas d'échec un tricyclique : clomipramine, amitryptilline, etc
Puis en cas d'échec un IMAO : moclobémide 150 à doses progressives (attention, maniement délicat)


Livres grand public concernant la dépression:

-La dépression fin du tunnel, de Pierre Deniker - Plon.
-Je suis déprimé mais je me soigne, de Henri Lôo et Henri Cuche - Fixot.
-Le 36e en dessous, de Pierre Daninos - Hachette.
-Face aux ténèbres, de William Styron - Gallimar