Ménopause (2) : Ménopause et sexualité

L'effondrement du taux d'oestrogènes après la ménopause va provoquer un ensemble de modifications cellulaires aboutissant à l'atrophie des organes cibles que sont l'utérus, le vagin, la vessie, les seins et la peau

Les seins :


Privées de stimulation hormonale, les glandes du sein vont progressivement disparaître, entraînant une ptose mammaire (« les seins qui tombent »).
Ils seront aussi sexuellement moins réceptifs.

La peau :

Les oestrogènes contribuent à l'hydratation, à l'élasticité, et la bonne tenue du tissu de soutien de la peau.
La ménopause va donc favoriser les rides, l'atrophie (= la diminution d'épaisseur) de la peau. Ceci est grandement aggravé en cas de consommation de tabac et d'alcool, d'exposition aux UV, de surmenage chronique.
Il existe aussi une diminution de la pilosité axillaire et pubienne qui n'est pas toujours bien vécue.

L'utérus :

C'est l'arrêt des règles et donc du pouvoir de procréation. Les répercussions sont surtout psychologiques et vécues de façons diverses selon les femmes : certaines seront soulagées de ne plus risquer de grossesse ou d'être débarrassée de cette période mensuelle gênante, cela peut s'accompagner alors d'un désir sexuel intact voire augmenté.
D'autres vont vivre ce fait comme la perte de leur féminité ou vont mal accepter ce signe de vieillissement. Leur sexualité peut en pâtir essentiellement par la dépression que ce sentiment entraîne ou (et) en raison de l'image culturelle péjorative sur la sexualité véhiculée par la ménopause.

Le vagin et la vulve :

Même cause, même effet ! Les revêtements du vagin et de la vulve vont s'atrophier avec une diminution de la lubrification. Celle-ci est aussi plus longue à se déclencher en cas de rapport (environ 5 minutes au lieu de 30 secondes chez une femme jeune), contribuant à l'apparition de douleurs voire de micro blessures pouvant entraver grandement la sexualité.
Il suffit d'utiliser des gels lubrifiants en vente en pharmacie ! Il existe aussi des crèmes, à usage local, contenant des oestrogènes.
En cas d'abstinence sexuelle prolongée, un rétrécissement du vagin et de son orifice est possible.
Il existe aussi une nette diminution de l'acidité vaginale favorisant les infections.

La vessie :

Idem à ce niveau car l'urètre et le plancher de la vessie sont sensibles aux hormones d'où possibilité de perte d'urine à l'effort, d'envies d'uriner fréquentes et impérieuses sans infection (cystite atrophique).

Tous ces désagréments sont donc secondaires à une carence d'apport en oestrogènes,

ce qui peut être considéré comme une maladie (inéluctable et naturelle) car la femme actuelle va vivre 1/3 de sa vie dans cet état.
La sexualité, éventuellement adaptée à cette nouvelle situation, peut rester identique, augmentée ou diminuée, car il semble s'agir plus d'un problème psychologique que purement hormonal.

Le but du traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS) est de REMPLACER ces hormones (voir notre article sur le sujet) et donc de faire disparaître ces conséquences.